Communiqué de presse de Virage Energie
Mercredi 12 Mai 2021
Projet de parc éolien au large de Dunkerque.
Ne laissons pas les leçons du débat public à quai !
L’annonce de la poursuite du projet de parc éolien au large de Dunkerque par la Ministre Barbara Pompili ne saurait être une fin en soi car en résultent bien plus de questionnements que de réponses aux interrogations émises et aux prises de positions produites par les différents acteurs du territoire du Dunkerquois et au-delà dans le cadre de la Commission Particulière du Débat Public qui s’est tenue à l’automne 2020.
A cet égard, la réaction de Virage Energie à cette annonce reposera plus particulièrement sur les points mis en avant dans son cahier d’acteur dénommé « Éolien offshore, un vent porteur pour la transition énergétique », produit lors des échanges de l’instance participative.
Nous souscrivons à la continuité de la procédure afin d’évaluer dans les mois à venir les éléments restés à ce stade sans réponses étayées (données environnementales, impacts paysagers,…). A notre sens, un référendum nécessairement biaisé, car binaire, ne constituerait en rien une valeur ajoutée tant pour le devenir du projet que pour le territoire et ses habitants.
L’annonce de la Ministre est dépourvue de toute référence à une planification sur le long terme des espaces maritimes – et donc du développement de la filière éolienne offshore en accord avec les autres usages de la mer (biodiversité, pêche, tourisme…) Cette posture semble privilégier le coup par coup au risque de ne pas respecter les objectifs de la programmation pluriannuelle sur l’énergie de faire passer la part des énergies renouvelables à 33% du mix énergétique national en 2030 contre 17% en 2019.
Le contentieux territorial avec la Belgique dans le cadre de l’implantation du parc éolien au large de Dunkerque devrait pourtant être l’occasion de s’inscrire dans l’initiative de la Commission Européenne – dénommée « Une stratégie de l’UE pour exploiter le potentiel des énergies renouvelables en mer en vue d’un avenir neutre pour le climat » (2020) – notamment en Mer du Nord en lien avec les territoires et non en concurrence.
Une autre omission se situe dans l’absence de référence au nucléaire. La posture implicite du « en même temps » – atome et énergies renouvelables de concert – atteint ses limites au regard de ceux rencontrés par celles d’un parc de réacteurs nucléaires vieillissants et donc dangereux au premier chef desquels ceux de la centrale de Gravelines.
À ce titre, nous continuerons d’être présents tout au long de la procédure – notamment à l’occasion de l’enquête publique – afin d’apporter nos appréciations et faisons nôtres les recommandations émises par la commission nationale du débat public le 15 février 2021 car la démocratie participative ne s’est pas arrêtée au sortir des échanges produits sur le projet.