Communiqué de presse de Virage Energie
11 Mars 2019
Fukushima : Huit ans aprés, les leçons n’ont pas été tirées dans les Hauts de France
Face à la catastrophe de Fukushima, commencée il y a huit ans exactement, l’arrêt programmé de la centrale de Gravelines, l’une des plus importants sites nucléaires avec ses six réacteurs vieillissants, aurait dû être calé comme l’une des priorités de l’agenda politique régional. Il n’en est rien.
Les leçons n’ont pas été tirées face à une énergie au coût prohibitif croissant, à la fragilité structurelle des réacteurs – ceux de Gravelines étant exposés de surcroît aux risques de submersion marine – ainsi qu’à la mise en danger des habitants des régions environnant le site atomique.
Une troisiéme révolution industrielle en arrêt
Sans attendre des mesures gouvernementales, il était nécessaire de voir les élus en responsabilité dans les Hauts de France impulser un réel tournant énergétique pour le territoire ancré de longue date dans une ébriété aux énergies fissiles et fossiles.
Or le logiciel du modéle de développement des Hauts de France n’a pas été remis à jour alors même que le conseil régional se targue d’être à grands renforts de communication d’être sur le territoire d’excellence de la troisiéme révolution industrielle.
Le projet de SRADDET peu ambitieux
Le dernier exemple en date de cette irresponsabilité est le peu ambitieux projet de SRADDET – Schéma régional d’Aménagement, de développement durable et de l’égalité des territoires – adopté en catimini et sans réelle discussion en séance plenière du conseil régional le 31 Janvier dernier.
Ce document d’orientation en consultation stipule dans son volet énergie-climat que la consommation énergétique doit diminuer à l’horizon 2050 de 40 % alors que l’objectif national est de 50 % tandis que l’objectif de production d’une énergie renouvelable comme l’éolien est délibérèment bridé ouvrant la voie à la perpétuation du nucléaire.
L’impasse du nucléaire perpétuée par le conseil régional
Le conseil régional corrobore ainsi le protocole d’accord signé en grande pompe avec EDF le 8 mars 2018 invitant à relancer la filière nucléaire via l’implantation d’un réacteur EPR du même type que celui en construction à Flamanville dont le chantier accumule incidents techniques, retards de livraisons et gouffres financiers.
Avoir les atomes crochus avec le nucléaire n’est pas synonyme de porter une réelle vision d’avenir pour les Hauts de France. Les générations tant présentes que futures de notre territoire méritent bien mieux que voir perpétuées les erreurs du passé qui les ménent dans une impasse.
Vivre mieux dans les Hauts de France implique de changer de logiciel
Virage Energie, association de prospective énergétique et sociétale, démontre au travers de ses travaux depuis plus de 10 ans, avec le triptyque sobriété, effiacité énergétique et recours aux energies renouvelables, qu’il est possible de relever le défi climatique tout en assurant la sortie progressive de la dépendance au nucléaire et aux énergies fossiles.
Parmi nos projets en cours figure la démarche «Mieux vivre en Hauts de France » mettant en exergue les multiples leviers durables dont dispose la région. Contre la poursuite du nucléaire, nous privilégions l’intelligence collective de la transition énergétique.
En Hauts de France, soyons actifs dans la transition énergétique pour ne pas être radioactifs
Paulo-Serge Lopes