Les annonces d’implantations industrielles dans la région dunkerquoise faites par Emmanuel Macron le 12 mai dernier se sont rajoutées à celles portant sur d’autres projets. Elles posent d’indéniables questions en termes d’aménagement du territoire et de structuration de filières économiques.
A la suite de ces annonces Virage Energie a produit une prise de position avec des premiers éléments au regard de la nécessité à notre sens de prioriser la sobriété face au tout technologique, de prendre en considération les normes environnementales et de remettre au centre des décisions les citoyens. Une interpellation du Préfet de Région s’en était suivie.
Cette nécessité se trouve d’autant plus prégnante que les terrains du grand port maritime de Dunkerque sur lesquels ces projets attendus sont sur un polder soit un territoire gagné sur la mer et que d’autres projets y sont escomptés.
Les contours d’ArcelorMittal Dunkerque en questionnement
Le projet de décarbonation d’ArcelorMittal sur son site de Dunkerque – avec les concours de RTE et de GRT au regard des approvisionnements énergétiques du processus industriel – a fait l’objet d’une concertation préalable de novembre 2022 jusque février 2023 suivie par la commission nationale du débat public.
L’intérêt de Virage Energie sur ce projet tient à ce que ce site industriel constitue l’un des plus émetteurs de gaz à effet de serre au niveau européen et à ce titre ses possibles transformations avaient été abordées de longue date dans ses scénarii.
Virage Energie est intervenue au cours des discussions et a produit au sortir de cette consultation une contribution spécifique qui, au regard des éléments mis en discussion et le cadre même du débat, a pointé les les problèmes de périmètre d’analyse et la posture tout technologique.
Plusieurs des points soulevés ont été repris dans le bilan sur la concertation effectué par les garants de la CNDP ce à quoi les trois maîtres d’ouvrage ont répondu avec un mémoire. Le suivi du projet ne s’arrête pas à cette séquence vu notamment la concertation continue qui va accompagner jusqu’à l’enquête publique.
Un certain nombre d’inconnus relevés au cours de la concertation préalable – cadrage technique, approvisionnement énergétique, concours financiers, évolution de la filière, liens avec des projets de capture, transport, transformation et stockage de CO2,… – ne sont pas en l’état actuel totalement levés et demeurent .
Que faire du CO2 industriel résiduel ?
Cette question prend une acuité particulière avec l’émergence de projets de capture, transport, transformation et stockage de CO2. Plusieurs d’entre eux – Programme K6 Phase, Projet CalCC et Projet d’Artagnan – feront l’objet d’une concertation préalable sous l’égide de la commission nationale du débat public à partir du 22 mai et ce jusqu’au 21 juillet.
Virage Energie interviendra au cours de cette concertation préalable pour interroger le projet dans sa globalité en regardant les interactions avec les productions initiales de C02 car la réduction des émissions de CO2 à la source est nécessaire que ce soit en mobilisant les leviers de sobriété, d’efficacité énergétique et de recours aux énergies renouvelables.
De même notre attention portera également sur les coopérations des projets évoqués avec d’autres sites industriels tant du territoire concerné que de territoires adjacents ainsi que plus largement sur les incidences en termes d’aménagement du territoire que de tels projets généreraient dans leur construction que dans leur fonctionnement.